Capitale du Maroc et ville impériale, Rabat borde l’Atlantique au nord-ouest du pays. Citadelle fondée en 1150 par la dynastie des Almohades, sur ce qui est aujourd’hui la Kasbah des Oudayas, Rabat est alors une forteresse qui tient son nom de l’arabe Ribat Al Fath qui signifie « Le camp de la victoire ».
La ville connaît une histoire mouvementée ; moribonde au XVIème siècle où seule une petite centaine de maison sont encore occupées, la ville connaît un essor incroyable à la fin du Moyen-âge qui voit l’expulsion des morisques par le roi Felipe VI d’Espagne en 1609, ce qui met un point final à la Reconquista. 13 000 exilés vont venir s’installer à Rabat, lui redonnant ainsi vie et créant une forte identité arabo andalouse préservée à travers les siècles par les grandes familles historiques de Rabat qui datent pour la plupart de cette époque.
Depuis lors la ville n’a cessé de croître pour devenir à l’indépendance du Maroc en 1956 la capitale du royaume. Rabat est souvent associée à sa jumelle, Salé, dont elle est séparée par l’embouchure du fleuve Bouregreg. Depuis 2012 plusieurs sites emblématiques et historiques de Rabat sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO et la ville a reçu en 2013 la deuxième place au classement CNN des meilleures destinations touristiques.
Comme toute ville importante d’Afrique du nord, mais également comme certaines villes d’Afrique de l’est, d’Afrique de l’Ouest ou même de la péninsule ibérique, Rabat possède une médina. Le terme qui signifie tout simplement « ville » désigne aujourd’hui le quartier historique par opposition aux quartiers plus contemporains bâtis selon des modèles occidentaux. Le modèle d’urbanisme médinal se caractérise par une architecture ancienne de bourg, protégée par des remparts ou de hauts murs.
La mixité d’activité y est très forte offrant aux habitants tous les services de subsistance à proximité, ce qu’illustre parfaitement le souk (marché traditionnel) qui propose tout type de marchandise. La densité de population y est généralement élevée et les bâtisses peu hautes sont collées les unes aux autres dans un enchevêtrement de rues étroites et sinueuses.
L’architecture des riads que l’on y trouve est typique : des pièces d’habitations sont simplement distribuées autour d’un patio à ciel ouvert. Les extérieurs des bâtissent souvent fort peu ostentatoires peuvent néanmoins cacher d’innombrables trésors architecturaux et des demeures somptueuses sont ainsi préservées de la vue des curieux.
A l’heure où la ville se veut écologique, la médina est souvent citée en exemple pour son urbanisme beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. En effet, les besoins en déplacement y sont limités par la densité de la population la multiplicité des commerces. L’architecture satisfait quant à elle le confort et l’esthétique tout en préservant efficacement la fraîcheur sous des latitudes souvent particulièrement chaudes.